Les villes moyennes emmenées par leur présidente Caroline Cayeux, maire de Beauvais étaient réunies à Blois les 8 et 9 juillet pour leur congrès annuel. L’occasion de rappeler le rôle majeur de ces villes de 10.000 à 100.000 habitants et d’évoquer le programme Action cœur de ville, la relance économique, la transition écologique, les mobilités ou encore les enseignements à tirer de cette crise sanitaire.
« Après un an et demi de crise sanitaire, grâce à la dynamique du programme action cœur de ville mais aussi grâce à la dynamique impulsée par leurs maires, l’attractivité des villes moyennes dans le paysage continue de se renforcer, a rappelé la présidente de Villes de France. De plus en plus de Français souhaitent s’installer dans nos villes, des villes où ils y vivent heureux et le regard des entreprises sur nos collectivités a évolué ». Une tendance confirmée par le troisième baromètre des Territoires sur l’attractivité des villes moyennes dont les résultats ont été dévoilés à l’occasion du congrès. Le rapport des Français aux villes moyennes ? « Nous voyons se confirmer un certain nombre de tendances, analyse Jerôme Fourquet, directeur des études de l’ IFOP. Parmi ces tendances, une nette prévalence de la volonté d’habiter dans les villes moyennes ». Selon l’étude, 87% des français considèrent qu’habiter dans une ville de taille moyenne est préférable à une grande métropole, soit une progression de 3 points par rapport à 2020. Et 88% des habitants des villes moyennes estiment que la qualité de vie est meilleure dans leur ville. « Ces villes moyennes ont un atout majeur, elles sont perçues comme des territoires aujourd’hui qui seraient le plus aptes à s’adapter aux défis du changement climatique, un sujet qui est devant nous et auquel une part croissante de nos concitoyens sont sensibilisés » a poursuivi Jérôme Fourquet.
Les villes fortement impactées par la crise
« Si nos villes témoignent de nombreux atouts, il ne faut pas non plus oublier les difficultés, les souffrances et les fragilités de nos territoires pour lesquels nous nous battons » a poursuivi Caroline Cayeux. Les collectivités locales comme beaucoup d’autres été fortement affectés dans leurs finances par la crise covid. Les élus ont profité de la présence du Premier ministre pour évoquer certaines questions comme la compensation de certaines charges subies par les services publics à l’occasion de la crise covid, la situation financière des autorités organisatrices de mobilité, la question des impacts qui seront constatés fin 2021 sur un certain nombre d’institutions comme les gestionnaires de centres de congrès et expositions, nos grandes institutions culturelles dont la situation financière nécessitera des ajustements en fin d’année. Jean-François Debat, président délégué de Villes de France et maire de Bourg-en-Bresse a souhaité
engager avec l’Etat un dialogue sur la prise en charge des coûts liés au fonctionnement des centres de vaccination donnant l’exemple de sa ville, Bourg en Bresse, où la mise à disposition de personnels, l’achat de matériels, la location de locaux pour la vaccination représentent un coût mensuel de 70.000 euros. « Nous souhaiterions qu’il puisse y avoir une discussion avec l’Etat pour que ce qui est une mission globale d’intérêt public ne demeure pas à la charge du contribuable local alors qu’il s’agit d’un sujet de solidarité nationale » a-t-il déclaré à l’attention de Jean Castex. Les maires des villes moyennes ont également réclamé quelques ajustement dans la mise en œuvre du plan de relance et souhaitent y voir plus clair sur le projet de loi 3DS relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et à la simplification (3DS).
Les centres-villes toujours au cœur des préoccupations
L’autre sujet majeur de ce congrès, le programme Action cœur de ville de revitalisation des centres villes de 222 villes moyennes pour lequel la présidente de Villes de France a souhaité une prolongation jusqu’à la fin du mandat municipal fin 2026. « Le baromètre des territoires en atteste. Ce programme a été un formidable coup de projecteur politique et médiatique pour les villes moyennes. Il avait été construit par notre association et je dirais co-construit avec le gouvernement et il est une réponse à une partie des difficultés des villes moyennes grâce à des financements mais aussi grâce à l’ingénierie et à la capacité de mettre autour de la table de nombreux acteurs » a souligné Caroline Cayeux. Pour ce programme, plus de 2,8 mds€ ont déjà été engagés et les 5 mds prévus sur les 5 ans devraient être dépassés. En réponse à cette demande, Jean Castex a annoncé que « le programme se poursuivra après cette date pour permettre aux équipes élues l'année dernière de porter leurs projets avec l'aide de l'Etat jusqu'à la fin de leur mandature, c'est-à-dire jusqu'en 2026 ». Les rencontres nationales action cœur de ville prévues le 7 septembre prochain seront l'occasion de préciser les modalités de ce prolongement.
Un second prolongement sera donné à « Action Coeur de Ville » et va s'inscrireau coeur des futurs contrats de relance et de transition écologique, les CRTE, qui seront signés avec les représentants de l'Etat dans les départements, a également annoncé le Premier ministre.
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