La ville qui exploite déjà 10 Renault Zoé et 7 Renault Kangoo ZE devrait à terme disposer d’une flotte de véhicules plus propres.
En région Île-de-France, il n’y a pas que Paris qui souhaite exploiter de plus en plus de véhicules propres. D’autres communes sont sur la même longueur d’onde, l’une d’elles étant sans conteste Issy-les-Moulineaux. Cette ville des Hauts-de-Seine, dirigée par le très charismatique André Santini, a prévu d’accroître la part de véhicules électriques de son parc automobile. « Dans trois ans, il devrait inclure ce type de véhicules à hauteur de 80 % », estime même Jean- Louis Baron, le responsable du service transport d’Issy-les-Moulineaux. Entre 2016 et 2019, la part de véhicules électriques dans le parc de la ville aura ainsi enregistré un bond de près de 50 points : cette part représente 30 % avec 17 véhicules électriques pour un parc total de 51 véhicules particuliers + véhicules utilitaires légers. La ville se pose en modèle, la législation imposant aujourd’hui aux collectivités locales de se tourner vers des véhicules propres à hauteur de 25 % en cas de renouvellement. « Nous avons commencé à nous équiper en véhicules tout électriques courant 2013 », poursuit Jean-Louis Baron. À cette date, la commune s’était aussi tournée un peu plus vers les motorisations essence, consciente qu’elle ne pouvait plus miser que sur le seul « bon vieux » Diesel. Et si le gazole est encore majoritaire dans sa flotte, les choses devraient évoluer rapidement : la ville s’attache à renouveler sa flotte tous les cinq ans par voie d’appels d’offres, le prochain étant programmé pour avril 2019.
« Des contrats de location longue durée avec services »
« Nos véhicules sont également en LLD depuis au moins dix ans », relève le responsable du service transport. Dans ce domaine, la ville fait confiance depuis déjà des années à la Diac et à la société SAML, respectivement financière du groupe Renault et entité du groupe de BTP Fayat spécialisée dans la location et la maintenance de parcs de véhicules, aussi bien d’engins de chantiers que de VP ou de VUL. À l’exception des scooters qui sont en propriété, tous les véhicules motorisés de la ville sont aujourd’hui en LLD. « Nos contrats de location longue durée incluent tous de l’entretien, le prêt d’un véhicule de remplacement en cas d’immobilisation temporaire et la fourniture de deux trains de pneumatiques sur la durée du marché », poursuit Jean-Louis Baron. Les petites réparations ? Elles ne sont pas toutes confiées à des prestataires extérieurs. La ville compte toujours un petit atelier. Ce dernier s’attache pour l’essentiel à réparer les pneus crevés et à dépanner les personnels de la mairie qui ont eu à souffrir de ces crevaisons, deux opérations effectuées par un collaborateur faisant office à la fois de mécanicien et de chauffeur. « Nous achetons aussi nous-mêmes nos pneumatiques, ampoules et autres jantes », précise le responsable du service transport d’Issy-les-Moulineaux. La ville procède là aussi par appels d’offres, cette politique d’achat en direct ayant été décidée d’abord et avant tout pour des raisons de coûts. « C’est beaucoup moins cher que de passer par un partenaire », affirme Jean-Louis Baron.
« Pas de frais à avancer en cas de sinistre »
La ville est en outre déjà très bien avancée en matière de nouvelle mobilité, ayant mis en place un pool de cinq véhicules au niveau de son centre administratif. Ils sont accessibles par le biais d’un intranet et sont souvent utilisés, aux dires du responsable du service transport de la ville. Afin de maîtriser au mieux ses coûts et d’éviter des abus, la ville recourt aussi très peu au remisage à domicile et exploite des cartes carburant estampillées Total GR, à raison d’une carte carburant par véhicule. Et les résultats sont là : le budget carburant + péages + parkings de la commune est passé de 49 725 euros en 2013, à 40 190 euros en 2014 et à 33 146 euros en 2015. « Nous n’avons en outre plus de frais à avancer en cas de sinistre dans la mesure où notre assureur a accepté de les prendre à sa charge », relève Jean-Louis Baron. Les véhicules sont assurés aujourd’hui auprès du groupe Generali. Le responsable n’en demeure pas moins très attentif à l’état des véhicules, ces derniers pouvant toujours donner lieu à de substantiels frais de remises en état — FRE — en fin de contrats LLD. Il a en outre quelques attentes vis-à-vis de ses partenaires, notamment les constructeurs. « Nous aimerions qu’ils augmentent l’autonomie de leurs véhicules électriques et revoient les pneumatiques équipant ces mêmes VE », indique Jean-Louis Baron. Le responsable a constaté que l’usure des pneumatiques équipant les véhicules électriques était sensiblement plus rapide que celle des pneus présents sur les modèles thermiques, véhicules particuliers comme véhicules utilitaires légers. Or, ils affichent à peu de choses près le même kilométrage annuel, à savoir 6 000 kilomètres. « Cela nous oblige donc à procéder à des changements de pneumatiques plus fréquents sur les véhicules électriques », regrette le responsable du service transport d’Issy-les-Moulineaux. Cela montre qu’il reste encore des lignes de coûts sur lesquelles peut travailler la ville d’Issy-les-Moulineaux… « La politique de la Ville est de réduire son empreinte carbone, d’optimiser son parc en mutualisant au maximum sa flotte et d’adapter le modèle des véhicules aux besoins réels des utilisateurs », conclut Jean-Louis Baron.
Armindo Dias
La flotte
21 VUL dont 7 Renault Kangoo ZE
30 VP dont 10 Renault Zoé
24 scooters de 125 cm3
2 autocars de 55 et 43 places dont 1 pour personnes à mobilité réduite
2 vélos à assistance électrique
Les spécificités
33 % Part actuelle de VE dans la flotte VP + VUL
390 000 € Budget annuel de fonctionnement moyen de la flotte (hors carburant et scooters)
33 146 € Budget carburant + péages + parkings de la flotte en 2015
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