Nécessaires et onéreuses, les assurances pèsent sur la trésorerie des collectivités locales. Il reste toutefois quasiment impossible de déterminer avec précision la part que les dépenses en assurance occupe dans le budget d’une ville. Certaines sources s’entendent pour avancer un chiffre informel de 4 à 6 %. Fort de ce constat, il n’est pas surprenant de voir tant de communes tenter de s’adapter financièrement en fuyant quelques couvertures non fondamentales (assurances santé et prévoyance, assurance des risques statutaires…).
Au regard des tarifs élevés et des montants de franchise parfois conséquents sur certaines assurances dommages (entre 300 000 € et 400 000 € pour une grande ville), certaines communes vont même jusqu’à privilégier l’auto-assurance pour quelques-uns de leurs risques. « Les collectivités sont obligées de faire l’étude de la question. L’assurance coûte trop cher pour elles. Par exemple, pour un risque automobile, quand la mutualisation des assurés leur permet de payer une cotisation de 200 €, il ne revient que 100 € pour la protection des assurés puisque entre les taxes, fr ais de fonctionnement et autres, presque 50 % se perd dans le circuit. Donc tout ce qui peut être évité en assurance doit être évité dans le cadre d’une bonne gestion de la collectivité » explique Paul Lépine, président directeur général du cabinet de conseil Protectas. « Par contre, ce qui est impératif, c’est que l’auto- assurance d’une collectivité soit connue et identifiée. La commune doit avoir déterminé à l’avance quelle part de son budget elle est prête à consacrer à ses réparations sinon la situation peut être vraiment dramatique après un sinistre » met-il en garde. Ainsi sera-t-il important de noter que, par exemple, la ville de Paris ne possède pas d’assurance globale sur la totalité de son patrimoine, préférant auto-assurer certains de ses édifices. « Ne pas assurer un petit bâtiment peut provoquer des économies anecdotiques, qui ne seront pas toujours pertinentes. Mon conseil serait de combiner habilement assurance et auto-assurance. En préconisant aux communes de s’assurer sur la totalité de leurs biens mais en ciblant des contrats plus économiques car ils proposeront des hauts montants de franchise, et de justement auto-assurer ces fameuses franchises » recommande Paul Lépine.
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