"Eco-Emballages, mais aussi tous les acteurs du tri sélectif et du recyclage - les élus, associations, les collectivités locales, les opérateurs - ont fait en sorte que le tri se fasse sans contrainte, sur la base du volontariat, et ça marche"

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30 septembre 2012

Entretien
Eric Brac de la Perrière

Directeur général d’Eco-Emballages

En 20 ans, quel a été l'apport d'Eco-Emballages dans l'inconscient collectif ?
Le tri sélectif et la collecte sélective sont devenus en 20 ans un véritable phénomène de société. 93% des Français affirment que le tri est leur premier geste environnemental. Eco-Emballages, mais aussi tous les acteurs du tri sélectif et du recyclage - les élus, associations, les collectivités locales, les opérateurs - ont fait en sorte que le tri se fasse sans contrainte, sur la base du volontariat, et ça marche.

Trois innovations majeures ont vu le jour :
• Les entreprises ont décidé de coopérer et contribuer au système mis en place par Eco-emballages.
• Nous avons donné aux citoyens les moyens d’agir en créant un système qui leur permet de ne pas polluer. Ceci à travers la mise à disposition du bac jaune pour le tri de leurs emballages. Aujourd’hui les consommateurs sont 87% à trier, soit 3 points de plus par rapport à 2010 selon l’étude Sociovision.
• Le système a aussi permis de créer de l’activité économique locale, des emplois et des entreprises. Aujourd’hui, plus de 90% des emballages triés sont transformés en France et nous militons pour le développement local de ces activités.

Finalement, Eco-emballages a permis de rendre le collectif conscient de la qualité de ce geste qu’est le tri. Ce sont les enfants nos meilleurs ambassadeurs de tri. Nous avons beaucoup investi sur les écoles, notamment, et nous éditons à leur intention un magazine « éco-junior », que nous tirons à 350.000 exemplaires chaque trimestre.

Cependant, le tri est peu élevé dans la tranche d’âge des 18-25 ans dont l’exigüité des logements rend le tri difficile. C’est un vrai sujet sur lequel nous travaillons avec nombre d’associations pour que les dispositifs de récupération et de tri, notamment les containers enterrés, puissent se développer. Plus le tri est facile et plus il existe.

La pédagogie reste un enjeu : quel est aujourd'hui le circuit des emballages ?
La fonction de l’emballage consiste à protéger un produit. Ce n’est qu’après qu’il devient un déchet. Nous avons développé un logo d’incitation au tri, complémentaire de celui de l’Ademe, qui précise les consignes de tri pour les emballages, c’est l’Info Tri Point Vert.

Nous agissons aussi afin que les entreprises réduisent le poids des emballages. Moins ils sont lourds, plus on réduit leur impact. Aussi, elles écopent d’un malus si leurs emballages sont susceptibles de perturber le cycle de tri.

L’élu joue un rôle majeur. C’est lui qui montre à ses administrés les liens entre le geste de tri et la propreté, le développement de l’activité économique ou encore l’urbanisme.

Par ailleurs, nous faisons beaucoup d’efforts pour moderniser les centres de tri dont une bonne moitié sont obsolètes. Enfin, nous développons des débouchés pour les nouveaux matériaux car sans débouchés, le tri perd tout son sens.

Quelles sont les variables d'ajustement pour encore améliorer les performances de tri ?
La connaissance des coûts pour une collectivité est majeure dans la mesure où ils peuvent être extrêmement variables dans des configurations pourtant identiques.

Nous avons créé un financement - le soutien au développement durable - qui permet aux collectivités locales, sur neuf critères, d’avoir des informations précises et, surtout, de pouvoir comparer ces coûts par rapport à des coûts moyens relevés dans des configurations à peu près identiques. Un deuxième point concerne la problématique des plastiques. Aujourd’hui, dans la poubelle jaune on ne trie que les plastiques et les cartons. Or, les entreprises et les consommateurs nous demandent pouvoir trier tous les plastiques. L’objectif étant d’atteindre d’ici quelques années 40% de recyclage contre 23% actuellement et de réaliser les objectifs environnementaux en tenant compte de la nécessaire maîtrise des coûts.

Il faut aussi améliorer le tri hors foyer (à la plage, lors d’événements sportifs et culturels, etc). Mais le véritable enjeu concerne les lieux très fréquentés comme les gares. Eco-emballages a signé un partenariat avec la SNCF, depuis environ un an, pour y développer le tri.

Enfin, nous nous sommes engagés, dans notre agrément (pour les 75% de taux de recyclage), à diminuer à la source 100.000 tonnes d’emballages. Nous incitons les PME à réduire le poids des emballages et luttons contre le sur-emballages.

Et concernant la recyclabilité, il faudrait que les emballages soient faits dans des matériaux facilement recyclables. C’est pourquoi nous lançons des appels à projets avec les entreprises pour développer la recyclabilité des emballages.

 

Propos recueillis par Blandine Klaas

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Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
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Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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