3 questions à …
Serge GODARD
Maire de Clermont-Ferrand
Bien avant de produire son Plan climat énergie territorial, la Ville de Clermont- Ferrand a choisi de s’engager dans l’élaboration concrète d’un projet global d’optimisation de son éclairage public. Depuis plus de 20 ans, elle expérimente et utilise des dispositifs économes en énergie, dans la droite ligne des engagements de son Agenda 21, labellisé Agenda 21 local France. La télégestion avancée de ses 16000 points lumineux la place désormais aux avant-postes des villes européennes sur ce secteur clé.
En quoi la généralisation de la télégestion à tout le réseau d’éclairage de la ville constitue une première ?
Nous sommes la première ville en Europe à mettre en place un tel dispositif qui permet de contrôler individuellement le fonctionnement de chaque lampadaire d’éclairage. Ce dispositif sera appliqué aux 16 000 points d’éclairage public de la ville. Nous avons présenté ce système au mois d’avril dans le cadre de la semaine du développement durable afin de faire part de notre objectif, à savoir diminuer de moitié la facture de l’éclairage public. La télégestion permet d’engranger des économies d’énergie de l’ordre de 35 à 40 % et jusqu’à 60 % aux heures profondes de la nuit. Des économies sur la facture d’électricité auxquelles il convient d’ajouter celles attendues en termes de maintenance et sur la durée de vie des lampes.
Concrètement, comment s’y pend-on pour piloter chaque point lumineux ?
Le dispositif utilise la technologie des courants porteurs qui permet d’atteindre et de commander les boîtiers situés dans chaque mât d’éclairage public. Concrètement des modules placés dans chaque candélabre sont reliés à un superviseur permettant de commander chacun des points lumineux en niveau de puissance délivrée et aussi de télésurveiller et de gérer l’ensemble du réseau. En fonction de l’heure, de la configuration d’un site, du niveau de trafic, il est possible d’adapter et de moduler la puissance électrique délivrée.
Le dispositif nous permet aussi bien de repérer instantanément les lampadaires en panne que réduire l’intensité de l’éclairage. L’expérience montre que réduire considérablement l’intensité de l’éclairage public en particulier aux heures de pointe d’hiver - toutes les villes s’allument brutalement au même moment - est bénéfique.
Notre dispositif permet, à cette période, de faire un éclairage beaucoup plus progressif, plus adapté à la circulation certains jours. C’est donc toute une adaptation de l’éclairage à la vie publique que nous serons désormais capables de faire. On peut aussi imaginer éteindre à certaines heures de la nuit un lampadaire sur deux. C’est l’expérience qui nous montrera les solutions les plus efficaces.
Un centre de télégestion va se substituer aux services techniques de la ville car notre service d’éclairage public fonctionne en régie municipale. La gestion de l’éclairage public sera analogue à celle que nous avons pour les feux de circulation que nous utilisons depuis une dizaine d’années. Nous espérons que d’autres villes s’inspireront de notre expérience en matière de télégestion de l’éclairage public.
Quel est le coût de cette opération ?
Ce projet représente un investissement de 4,6 M d’euros dont 10 % de la Caisse des Dépôts, suite à l'obtention du label national Ville de demain ÉcoCité. L’amortissement de l’installation sera très court, de l’ordre de 4 à 5 ans. L’installation du système va durer tout au long de l’année 2012. Un premier bilan sera sans doute fait au plus tôt en décembre 2013. Ce projet fait partie des engagements pris dans le cadre de l’agenda 21 de note ville. Nous avons obtenu le label eco-cité et nous sommes réellement prêts à le mettre en oeuvre, notamment à travers ce dispositif.
Propos recueillis par Blandine Klaas
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