C’est un tout nouvel équipement sportif qui verra le jour fin mars à Reims. Une patinoire qui se démarque tant par la rapidité de la construction (90 jours) que par son coût : 2 millions d’euros. « Nous souhaitions une patinoire à la fois sportive et ludique pour accueillir les clubs et le grand public. Il nous fallait une nouvelle infrastructure que nous avons souhaité légère pour que les Rémois puissent en disposer très rapidement » affirme Stéphane Lang, conseiller municipal délégué en charge de ce dossier.
Depuis l’automne 2013, Reims est privée de sa piscine olympique et de sa patinoire publique. En cause : la vétusté et la dangerosité de son ancien équipement, le Nautilud, qui menaçait de s’effondrer. Pour le remplacer, un large complexe aqualudique et sportif devrait voir le jour d’ici quelques années, proposant aux habitants piscine olympique, patinoire, espace ludique… Mais il n’était pas question d’attendre pour la municipalité. Pour Arnaud Robinet, député-maire, Reims se devait de proposer aux amateurs de patinage, aux clubs de patinage de vitesse, de patinage artistique ou de hockey « un nouveau lieu pour pratiquer, s’entraîner et accueillir des compétitions de niveau national ».
L’équipe municipale, élue en mars dernier, a choisi de s’investir sur un projet d’envergure : la construction d’un ensemble architectural esthétique, modulable et adapté à une utilisation pérenne. Comme tout bâtiment, ce nouvel ensemble est garanti 10 ans et respecte les normes d’accessibilité. Par ailleurs, il se veut exemplaire sur le plan du développement durable. Selon l’élu, « cet équipement ressemblera à une patinoire classique mais aura coûté 4 fois moins cher. Il utilisera moins de matériaux donc nous sommes en adéquation avec notre politique de développement durable. C’est un bâtiment que nous pourrons agrandir facilement en cas de besoin ».
Construire un bâtiment temporaire ne signifi e pas construire au rabais : pour sa nouvelle patinoire, Reims a mené une véritable réfl exion architecturale, portant aussi bien sur l’aspect esthétique que sur le fonctionnement interne de l’équipement. D’autant plus qu’un bâtiment démontable est soumis à la même réglementation qu’un bâtiment en dur : garantie décennale, même normes de sécurité, accessibilité… précise-t-on à la mairie de Reims.
La nouvelle patinoire comprend ainsi une halle principale d’une surface de 2 800 m2 avec une surface de glisse ovoïde, de 56 m sur 26 m, une tribune de 600 places, 634 m2 d’annexes (hall d’entrée, local pour la caisse, vestiaires, sanitaires, local à patins, infirmerie, local pour le personnel, régie son, espace VIP) et des espaces grillagés en extérieur pour le gaz et la production de froid.
Implantation, volumétrie et matériaux
Le lieu d’implantation du bâtiment a été choisi de manière à permettre son intégration au site tout en optimisant les raccordements aux réseaux existants. La patinoire est composée d’un grand volume blanc de 40 x 70 m par 7 m de haut sous gouttière présentant une toiture de forme courbe. Ce volume principal prend assise, dans son angle principal, sur un ensemble de modules couverts d’un bardage gris anthracite formant un socle et réduisant l’impact visuel du volume de la patinoire. L’entrée de l’équipement est matérialisée par un espace couvert qui s’ouvre sur un hall spacieux, baigné de lumière naturelle. L’accès du public est marqué par un changement de matériau sous le auvent : les façades y sont traitées en bardage bois afin de donner une note chaleureuse à cette entrée et participer à la qualité de l’image extérieure du bâtiment.
Ses particularités ? Tout d’abord, une élévation ultra-rapide : 90 jours pour construire l’ensemble et moins de 9 mois entre le lancement du marché et l’ouverture des lieux au public. Vient ensuite, sa modularité : la patinoire pourra être démontée et ses éléments réutilisés ou bien faire l’objet d’une extension sans grands travaux. Enfin et surtout, son coût : cet établissement recevant du public (ERP) de 3e catégorie n’aura coûté à la collectivité que 2 millions d’euros quand il faut compter environ 8 millions sur un projet de même envergure !
Le bâtiment principal abritera la patinoire ainsi que les gradins. La zone d’enfilage des patins ainsi que le local cafétéria/ VIP seront situés en contact direct avec la piste. Les locaux annexes sont séparés en deux zones articulées autour du hall d’entrée. Une première zone comprend tous les locaux accessibles uniquement au personnel afin de réduire les distances à parcourir. On y trouve donc la caisse, la distribution et le stockage des patins, l’atelier de réparation ainsi que les vestiaires du personnel, ces locaux étant desservis par une circulation fermée au public. La cafétéria et la régie sono sont elles aussi reliées à cet espace privé puisque nécessitant du personnel dédié. Enfin, une seconde zone comporte tous les sanitaires publics ainsi qu’une circulation desservant les vestiaires et autres locaux tels que l’infirmerie. Cette distribution permettra, les jours de match de hockey, un accès direct des équipes à la piste, séparé du public. Les gradins répondent aux normes en vigueur et permettent d’accueillir 13 personnes à mobilité réduite dont l’accès se fera soit par le hall soit directement par des zones extérieures.
« La construction nécessite moins de systèmes de levage, des grues plus légères et les matériaux utilisés sont plus légers. D’où une durée de chantier raccourcie. Je pense que c’est un mouvement vers lequel nous pourrions nous tourner à l’avenir : construire le moins cher possible avec des matériaux moins nombreux, à la fois pour avoir des coûts plus faibles et pour préserver l’environnement » conclut Stéphane Lang.
Inscrivez-vous dès maintenant sur le groupe Facebook Paroles de Maires pour obtenir des informations quotidiennes sur l'actualité de vos missions.
