Brest : Mise en service du premier téléphérique urbain de France

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16 mars 2017

C’est non sans fierté que le maire de Brest, François Cuillandre, inaugurait le 19 novembre dernier dans sa ville le premier téléphérique urbain utilisé en France comme moyen de transport urbain et non comme « véhicule » de loisirs. Cet ouvrage de 460 mètres permet de déjouer différentes contraintes — le franchissement de la Penfeld et le tirant d’air de 48 mètres pour les besoins de la base navale — au meilleur coût : 19 M€ à comparer au coût d’un pont estimé à près de 100 M€. Il permet de relier encore un peu plus les deux rives de la Penfeld, et surtout de créer une liaison directe avec le plateau des Capucins, presqu’île urbaine au cœur de Brest où habitats, développement économique, loisirs et culture cohabiteront prochainement. « Ce mode de transport est une nécessité et s’est imposé afin de desservir au mieux le quartier des Capucins. Cela permet à tout ce quartier d’avoir une liaison directe avec le centre-ville. On ne fait que commencer à écrire la nouvelle histoire des Capucins, qui s’inscrit dans un temps long. En somme, les Capucins vont participer à révéler Brest à elle-même. Les Brestois se rendront compte que la ville possède un patrimoine intéressant qui ne se borne pas à son château et la Tour Tanguy, mais aussi que Brest possède de multiples potentialités que les Capucins vont contribuer à renforcer », a déclaré François Cuillandre. Relié au tramway, le téléphérique est intégré au réseau de transport public de Brest métropole. Avec un titre de transport unique, le passager pourra utiliser indifféremment et consécutivement le bus, le tram et le téléphérique. C’est le gestionnaire des bus et du tramway de Brest métropole, Bibus, exploité par Keolis Brest, qui sera également en charge du téléphérique. Des personnels de Bibus ont, à cet effet, suivi des formations à Val Thorens et au Pic du Midi sur l’exploitation et la maintenance d’un ouvrage équivalent. Entièrement automatisé, le téléphérique est piloté depuis le poste de commande centralisé du tramway situé à 5 km du site d’exploitation.

Des prouesses technologiques

Passage des cabines l’une au-dessus de l’autre, smartglass et supercapacités : ce téléphérique intègre les dernières technologies pour une insertion urbaine facilitée et un coût énergétique plus faible. Dès le cahier des charges, Brest métropole avait encouragé une motorisation permettant la récupération d’énergie. Cet objectif est atteint grâce notamment à la forme en circonflexe de la ligne de câble qui s’y prête bien. La phase de descente des cabines constitue une source d’énergie qui est stockée dans des « supercapacités » au nombre de 14. Durant la phase d’ascension, les « supercapacités » puis le réseau électrique alimentent la motorisation. Durant la phase de descente, l’énergie créée est emmagasinée avant d’être réutilisée au cycle suivant. La phase d’ascension utilise majoritairement l’énergie issue du système de stockage. Ce système de récupération énergétique est donc un atout à deux niveaux : sur le plan environnemental par sa sobriété énergétique et au niveau économique puisqu’il permet de réduire les coûts électriques. L’environnement sonore a été pris en compte avec une vraie recherche de réduction du bruit des moteurs. Ainsi, l’habituel refroidissement par air a été remplacé par un refroidissement par eau. Un choix avantageux puisque le bruit causé par le système de ventilation est éliminé et l’enveloppe contenant le liquide nécessaire au refroidissement atténue les bruits des moteurs eux-mêmes. Le niveau sonore est donc d’à peine 45 décibels, comparable à celui de bureaux par exemple. Côté sécurité, le téléphérique, qui n’est pas plus sensible au vent que les autres systèmes de transport, fonctionne jusqu’à 108 km/h de vent et ne ralentira sa vitesse qu’à partir de 70 km/h de vent. Par comparaison, le tramway est arrêté sur le pont de Recouvrance à partir de 100 km/h de vent. Moins d’une quinzaine d’événements au-delà de 100 km/h ont été recensés entre 2010 et 2015.

Un transport autonome

La construction du téléphérique urbain de Brest fait partie des 4 projets sélectionnés de l’appel à projets Transports collectifs et mobilité durable lancé en 2013 par le ministère de l’Environnement. Sa mise en service a été facilitée par la publication d’une ordonnance sur les transports urbains par câble dans laquelle le ministère de l’Environnement a considérablement simplifié les règles de survol des terrains privés. L’une des spécificités des cabines, le vitrage « smartglass » utilisé, constitue une nouvelle prouesse technologique. Au départ de la traversée depuis la rive gauche, une partie de la paroi interne côté nord s’occultera pendant quelques secondes. Ce système permettra d’éviter les vues intrusives de quelques bâtiments situés en zone militaire. Le procédé appelé « smartglass » consiste à activer des cristaux liquides par impulsion électrique dans l’épaisseur même du verre feuilleté. Il a été développé spécifiquement pour le téléphérique brestois.

Grâce aux évolutions législatives portées par Brest métropole, le téléphérique urbain de Brest est exploité automatiquement. Il ne nécessite pas de personnel sur site en continu. Grâce à l’installation de systèmes de vidéoprotection et d’interphonie qui permettent d’entrer en contact directement avec un opérateur du réseau Bibus, les cabines peuvent voyager sans cabinier. Une présence sera assurée au démarrage, à la fermeture du système, régulièrement en journée et renforcée en soirée.

Le téléphérique brestois a ouvert la voie. Selon la ministre de l’Environnement, huit autres villes françaises, notamment Orléans, Toulouse et Grenoble, réfléchiraient à des projets similaires. Ségolène Royal a annoncé un nouvel appel à projets pour développer les transports propres par câble en ville.

 

Le téléphérique en chiffres

Longueur du trajet : 420 mètres

Durée du trajet 3 minutes

Fréquence 5 minutes

Nombre de passagers annuels : 675 000

Capacité de la cabine : 60 places

Coût : 19,1 M€  

 

Les « supercapacités », une innovation remarquable

Le téléphérique est doté de batteries dites de « supercapacités ». Elles permettent de stocker l’énergie produite lors de la descente des cabines et de la restituer lors de la montée.  

 

Le « saut de mouton à câble »

Le téléphérique urbain de Brest est un modèle dit « à va-et-vient » avec deux cabines avançant en symétrie. Les systèmes traditionnels fonctionnent avec deux cabines parallèles. À Brest, en première mondiale, les cabines circulent l’une au-dessus de l’autre. Ce système en « saut de mouton » permet de mutualiser les quais et de construire des stations plus compactes.  

 

 

Paroles de maires

RCL
Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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