Simon-Pierre Chalvidan, DGS de Clamart : « L’exemplarité de l’action publique est un véritable sujet »

Les acteurs
01 juin 2023

Depuis son arrivée à la direction générale des services Clamart (Hauts-de-Seine) en février 2021, Simon-Pierre Chalvidan s’attache à faire entrer la culture de la qualité dans les processus organisationnels de la ville de Clamart. Fin 2022, la municipalité recevait la certification ISO37001, la norme internationale qui permet aux organisations de prévenir, détecter et traiter les problèmes de corruption. Une fierté pour le DGS.

RCL : Pourquoi cette certification ?

Simon-Pierre Chalvidan : Jean-Didier Berger, le maire de Clamart a souhaité que sa ville s’inscrive dans une démarche anti-corruption. Le processus était lancé quelques mois après ma prise de poste, visant à faire émerger de nouvelles règles dans le but d’une amélioration continue de notre système de management. Il s’agissait d’identifier les risques potentiels, d’en mesurer le niveau de gravité et de les prévenir. De cet état des lieux découle une approche managériale qui permet de sécuriser le système. La norme ISO 37001 protège les élus de ces risques connus et identifiés. Elle protège aussi les fonctionnaires territoriaux et les agents, qui eux aussi, se trouvent en première ligne sur les risques potentiels de corruption liés à leurs activités quotidiennes de réception du public. Cette certification que nous avons reçue le 19 décembre 2022 vient en complément de la démarche ISO 9001 qui valide le système de management de la qualité de notre direction de la commande publique.

RCL : Quel est le message envoyé aux citoyens à travers la délivrance de la certification ISO 37001 ?


S.-P. C. :
L’image du système politico-administratif s’est dégradée. L’exemplarité de l’action publique est un véritable sujet que nous mesurons à travers la baisse importante du taux de participation aux élections, à travers aussi la défiance envers les élus locaux et la vigilance que porte la société civile sur l’ensemble des actions que mènent les décideurs publics. Cela nous amène à prendre en considération la responsabilité qui est la nôtre, en tant qu’acteur public, de nous inscrire dans des logiques de transparence et de clarté dans les procédures pour répondre aux attentes des citoyens et des usagers. Le profil des agents est de plus en plus varié. Tous ne sont pas issus des concours et n’ont pas bénéficié de formations d’intégration. D’où parfois une forme de détachement institutionnel de certains d’entre eux. La démarche ISO 37001 est une occasion de les raccrocher aux fondamentaux de la fonction publique territoriale. Pour ma part, j’ai souhaité que de la démarche qualité s’inscrive dans une approche beaucoup plus globale et systémique : la délivrance d’une qualité de service public. Elle est au cœur de nos missions.

RCL : Comment assurez-vous, à Clamart, la meilleure qualité de service possible ?

S.-P. C. : Il nous faut avoir les meilleures dispositions organisationnelles pour délivrer un service de qualité à l’usager. À cette fin, j’ai mis en place la cellule « ingénierie et projets » constituée d’une adjointe, d’une AMO interne, d’une responsable qualité pour le pilotage des certifications ainsi qu’une chargée d’études transverses. Cette cellule opérationnelle qui accompagne les projets stratégiques de la ville a vocation à faire le lien entre les directions. Elle apporte sa force de travail, son expertise et sa compétence et permet de fournir des outils de pilotage ainsi qu’une méthodologie de projet partagée. Car il ne s’agit pas d’être en permanence dans l’injonction. Nous devons être en capacité de proposer des moyens. Son point fort ? Sa capacité à consolider le collectif. Nous avons par ailleurs rédigé un cahier d’objectifs partagés. Ce document distribué à chacun de nos mille agents leur apporte un éclairage sur les objectifs du mandat et les projets aux- quels ils devront donner corps.

RCL : Comment insufflez-vous cette culture de la qualité ?


S.-P. C. :
Il faut bien évidemment accompagner les services. Nous travaillons à l’émergence d’auditeurs internes afin que la culture de l’évaluation et de la qualité soit aussi portée par des agents de la collectivité. C’est un excellent moyen de les acculturer à cette problématique, y compris dans leur travail quotidien, et de les pousser à travailler en transversalité sur des sujets éloignés de leur périmètre. Nous mettons à profit cette démarche qualité pour mettre en œuvre des rapprochements entre les services.

Propos recueillis par Blandine Klaas

 

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Réponses :
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Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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