Le directeur général est un équilibriste mais aussi un entrepreneur de bien public, selon Christophe GHEERAERT qui a rejoint la direction générale des services de La Roche-sur-Yon, ville et agglomération, en début d’année. Son leitmotiv : viser l’excellence du service public. Au bénéfice des plus fragiles, notamment.
Quelle est votre feuille de route ?
Je souhaite poursuivre le travail de mon prédécesseur et renforcer la mutualisation entre la commune-centre et l’agglomération. Un processus qui nécessite la volonté de travailler ensemble et celle de dépasser les égoïsmes particuliers. Nous travaillons actuellement à la refonte du pacte fiscal et financier ainsi qu’à la mise en place d’un PLUi pour l’agglomération avec une charte de gouvernance pour un pilotage collégial et collectif. Nous procédons également au transfert de compétence de la politique gérontologique vers l'agglomération. Je poursuivrai aussi cette stratégie qui consiste à renforcer la place de la Roche-sur-Yon en Vendée, un territoire extrêmement dynamique. Et enfin, ce que à quoi je tiens particulièrement, c'est un développement en synergie avec les communes et l’ensemble des forces vives du territoire.
Quelles sont vos ambitions pour ces deux collectivités ?
Je souhaite que nous puissions délivrer un service public local au profit de l’usager et réserver à la ville et l’agglomération une place stratégique aux niveaux local, régional, national voire même international. En effet, la politique de coopération internationale de la ville est très développée. C’est une manière enrichissante de développer la notion de citoyen du monde.
Quels projets serez-vous amenés à conduire ?
Nous avons adopté un Plan Climat Air-Énergie Territorial (PCAET) très ambitieux ; un outil central de pilotage pour le développement opérationnel de la ville et l'agglomération que nous déployons sur deux projets majeurs. Le premier concerne l’ancien site Michelin de 20 hectares, fermé en 2019. Aujourd’hui, les acteurs publics et Michelin réfléchissent à une gouvernance commune pour réindustrialiser ce site autour des technologies et énergies du futur. Planter 100.000 arbres sur le territoire, c’est notre deuxième projet qui mobilise acteurs publics et privés autour de cette politique qui témoigne de notre volonté de nous intégrer dans la transition écologique. Et de promouvoir une gouvernance responsable pour répondre aux défis économique, écologique, climatique et également démographique.
En cette période de crise sanitaire, comment les services publics peuvent-ils continuer à répondre aux besoins des administrés ?
La crise sanitaire a été un révélateur de l'utilité des services publics locaux. Elle démontre qu’ils sont souples et agiles, deux qualités qui nous ont permis de continuer à fonctionner, certes parfois en mode dégradé. Ceci grâce à la conscience professionnelle des agents mais aussi parce que nous avons su nous réorganiser. En revanche, la crise à précipité des tendances comme la dématérialisation, la numérisation et bien entendu le télétravail qui auront des impacts très forts sur la réalisation du service public. Notre mission sera de réussir à concilier cette nouvelle donne avec la volonté de proximité exprimée par les usagers. Mais surtout, il nous faudra repérer les publics en difficulté face à ces technologies et faire en sorte qu'ils ne décrochent pas.
Le schéma de mutualisation que vous aviez mené dans une précédente collectivité a obtenu la première labellisation ISO 26000. Comptez-vous le reproduire ?
En effet, avec l’aide de l'organisme LUCIE, nous avions adapté le référentiel ISO 26.000 au secteur public et obtenu cette labellisation qui permet à la collectivité de s'engager dans une transition durable et d’évaluer ses politiques publiques en termes d’efficience et de performance. Pour ma part, je ne peux que conseiller les collectivités à s'engager dans une telle démarche qui porte sur la gouvernance, le droit des personnes, le développement de conditions de travail responsables, l'environnement, l'éthique, l'intérêt du citoyen et puis le soutien d'initiatives d'intérêt général. Travailler sur l'ensemble des champs de la collectivité locale c'est intéressant et enrichissant.
Propos recueillis par Blandine Klaas
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