Une vision moins sombre des Français sur leur métier

L'élu et le citoyen
09 avril 2019

Interrogés par OpinionWay, les Français livrent une vision plutôt positive, mais résignée, quant à leurs perspectives professionnelles d’ici à vingt ans. S’ils déclarent massivement que leur métier continuera d’exister, ils anticipent, d’ores et déjà, de fortes transformations. Décryptage.

 

En ce qui concerne le travail, qui a dit que les Français s’avèrent être les plus pessimistes des Européens ? Et bien pas cette fois. Interrogés par OpinionWay sur leurs perceptions des mutations que connaîtra le monde du travail au cours des vingt prochaines années, à l’occasion du 7e Printemps de l’économie, qui s’est tenu du 18 au 21 mars, à Paris, sur le thème « Travail: un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout ? », les Français livrent une vision quelque peu optimiste, mais résignée de leurs perspectives professionnelles. « Finalement, ce qui ressort du sondage c’est un certain fatalisme des Français face aux évolutions du travail, un trait que nous trouvions également dans le sondage de l’an passé sur la mondialisation », décrypte Rémi Jeannin, vice-président des Économiques et du Printemps de l’économie. Christine Erhel, professeure au Conserva- toire national des arts et métiers (Cnam) et directrice du Centre d’études de l’emploi et du travail enfonce le clou: « Au regard du discours ambiant sur le déclin du travail humain et la précarisation croissante de l’emploi, le sondage révèle une vision plus optimiste des effets des mutations technologiques en cours. »

LES NOUVELLES TECHNOLOGIES, UN ACCÉLÉRATEUR DE TRANSFORMATIONS
Si 91 % des actifs s’accordent sur l’idée que leur métier existera toujours, 63 % estiment qu’il aura évolué. Ils ne perçoivent, en effet, pas de changement total amenant à une disparition ou à une complète automatisation des métiers pratiqués aujourd’hui, mais plutôt à une évolution en profondeur de ces mêmes métiers, avec une évolution des tâches et missions à effectuer. « Les Français sont en phase avec les dernières études de France Stratégie ou de l’OCDE, quant aux effets limités des nouvelles technologies sur la disparition de leur métier », constate Pierre-Pascal Boulanger, président fondateur des Économiques et du Printemps de l’économie. Les facteurs de changement d’ici à vingt ans ? Avant tout les évolutions technologiques liées au numérique ou encore aux biotechnologies (citées par 57 % des Français), perçues tout particulièrement par les personnes les plus âgées de 50 ans et plus (53 %), alors que les plus jeunes, qui sont deux fois moins nombreux à désigner les changements technologiques (31%), citent plus souvent que leurs aînés la mondialisation (21 % des 18-24 ans contre 11 % des seniors). Pour autant, les nouvelles technologies n’allégeront pas forcément la durée du travail. Alors que la tendance est à la diminution depuis ces dernières décennies, 78 % des Français estiment que d’ici à vingt ans la durée légale du temps de travail va se maintenir (46 %) ou bien augmenter (32 %).

PLUS DE FLEXIBILITÉ ET MOINS DE SÉCURITÉ
Autre évolution notable face à laquelle les actifs se montrent résignés: la sécurité de l’emploi qui, inéluctablement, sera plus difficilement accessible dans vingt ans qu’aujourd’hui (63 %), alors que 65 % des actifs considèrent que les formes d’emploi plus précaires vont augmenter dans le futur. « C’est donc le niveau salaire qui constituera toujours le premier critère de sélection d’un emploi », commente Christine Erhel.

LE NIVEAU DE QUALIFICATION, 1er FACTEUR D’INÉGALITÉ DEVANT LE SEXE
Dans ce monde du travail transformé, les exigences en termes de qualification seront plus grandes, selon les sondés. Sans pour autant que l’autonomie dans le travail s’accroisse nettement. « Ces anticipations des Français rejoignent les travaux de recherche récents, qui soulignent l’importance des inégalités entre niveaux de qualifications face au progrès technique et des évolutions plus incertaines de l’autonomie, entre croissance du travail prescrit et rythmé par des machines ou des normes et marges de manœuvre accrues », explique Christine Erhel. Mais en matière d’inégalités, le tableau est plus sombre: ce sont celles liées au sexe qui apparaissent comme les plus importantes pour expliquer les disparités salariales (48 %) devant le niveau de qualification (42 %). Et il faudra attendre dix- neuf ans en moyenne pour que l’égalité salariale homme-femme soit effective ! Enfin, le sondage souligne l’importance de l’entourage de proximité pour les salariés. « À l’inverse, les syndicats, et plus encore l’État, inspirent moins confiance. Pour les acteurs du monde du travail et les politiques publiques, cette capacité d’accompagnement des mutations en cours constitue un défi à relever pour l’avenir du travail et de la société »,conclut Christine Erhel.

Danièle Licata

 

L'agenda

RCL
Voir tout l'agenda

Paroles de maires

RCL
Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

Inscrivez-vous dès maintenant sur le groupe Facebook Paroles de Maires pour obtenir des informations quotidiennes sur l'actualité de vos missions.

Copyright © 2022 Link Media Group. Tous droits réservés.