« Un café, des contacts, des emplois »: depuis dix ans, Paul Landowski applique sa formule aux quatre coins de la France en faisant se rencontrer, dans un lieu public d’un quartier populaire, entreprises et chômeurs autour d’un café. Rencontre.
Mardi 26 mars au centre socioculturel de la Montagne Verte, à Strasbourg (67). À 9 heures, c’est déjà l’effervescence. Paul Landowski, organise la 224e rencontre Café Contact de l’Emploi (CCE). C’est dire que la formule a fait ses preuves. « Nous ne sommes ni un salon, ni un forum, ni du speed- contact, rien de tout cela ! Il s’agit tout simplement de rassembler ce matin des employeurs en recherche de collabo- rateurs et des candidats en recherche active d’emploi autour d’un café. Café Contact de l’Emploi, c’est un outil simple et pragmatique que j’ai créé, en 2006, lorsque j’étais en recherche d’emploi ». Aujourd’hui, 19 entreprises ont répondu présentes avec pas moins de 80 postes à pourvoir immédiatement. Et ce matin, les entretiens d’embauche ouverts à toutes et tous sans présélection se font dans la bonne humeur. « Notre force, c’est ce retour au bon sens: les partenaires qui nous sollicitent depuis déjà douze ans, qu’ils soient privés ou publics comme l’Eurométrople, la préfecture du Bas- Rhin, le conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, la région PACA, la ville de Roubaix (59), Pôle emploi quartier des Minguettes, et prochainement la préfecture du Jura, l’ont bien compris. » Autre point fort de l’association: la facilité à mobiliser les entreprises, mais à condition qu’elles aient au moins un emploi concret à offrir. « Car lorsqu’on est au chômage, on veut du concret : rencontrer des employeurs-décideurs, avec lesquels on a un rendez-vous en face-à-face. Ensuite, il appartient à chacune des parties de prendre la proposition de contrat de travail ou ne pas donner suite », insiste Paul Landowski.
DES LIEUX PUBLICS POUR CASSER LES CODES
Car les candidats à l’embauche le savent tous: le plus compliqué pour tous ceux qui sont éloignés de l’emploi est d’accéder aux entretiens d’embauche, souvent parce qu’ils ont perdu les codes du recrutement. « Voilà pourquoi notre outil CCE est efficace: il permet d’une façon démocratique et citoyenne, sans aucune pré- sélection de rentrer en contact avec un employeur-décideur de façon équitable et conviviale et le plus souvent dans un lieu public (café, restaurant, centre socio- culturel...). Ainsi ils n’ont pas à franchir la barrière de l’entreprise, bien trop impressionnante pour bon nombre d’entre eux. Résultat : on comptabilise 8 % à 10 % d’embauches en moyenne. Et pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’être retenus, ces entretiens dans un contexte neutre les aident à se remettre en selle. Nous avons finalement créé le circuit court de l’emploi, le contact d’abord, le CV après ! », résume Paul Landowski. Fonctionnant avec deux salariés et des bénévoles, ce dernier voudrait trouver un partenaire national pour multiplier ce type d’initiatives de petite échelle. Des graines qui finissent par porter leurs fruits ! Cet adepte du mouvement citoyen Bleu Blanc Zèbre, d’Alexandre Jardin, est, en effet, convaincu que « la demande de lien social et de proximité est énorme. L’État ne peut pas tout, je le dis à Emmanuel Macron utilisez-nous ! »
Danièle Licata
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