Dans la 8ème édition du « Regard financier sur les petites villes », une étude commune de l’APVF et de la Banque postale portant sur les comptes 2021 des 4 095 petites villes comprises entre 2 500 et 25 000 habitants, il apparait que le poids que représente la contrainte énergétique (dont les dépenses pesaient déjà plus de 5 % des dépenses de fonctionnement en 2021 pour la plus petite strate) pourrait plonger certaines d’entre elles dans des difficultés budgétaires.
Alors que l’année 2021 a été marquée par la réouverture généralisée des services de proximité et une situation financière plus favorable pour les petites villes, avec un niveau de trésorerie facilitant le passage à l’année 2022, ces dernières doivent à présent faire face à une période d’incertitudes. « Nous venons de traverser la crise sanitaire, nous vivons actuellement une crise énergétique et peut-être même en 2023 connaîtrons-nous une forme de crise économique. Les collectivités seront confrontées dans les mois à venir à des exercices délicats et des choix douloureux, affirme Christophe Bouillon, président de l’Association des Petites Villes de France et maire de Barentin (Seine-Maritime). Cette situation critique que l’on observe avec une augmentation vertigineuse des coûts de l’énergie, l’inflation ainsi que l’augmentation des prix sur les marchés conduit un certain nombre d’élus de collectivités à reporter leurs investissements voire parfois à les annuler». Or le renoncement à des projets d’investissement risque de peser fort sur le tissu économique local, prévient le président de l’APVF.
Les petites villes très impactées par la hausse des coûts de l’énergie
« Les petites villes sont souvent chef-lieu de canton, d’intercommunalité, ou pôle d’urbanité. Elles ont des enjeux de revitalisation de centres-villes, elles sont chargées des questions de mobilité, elles ont un rôle essentiel en termes de parcours logement. Ces charges de centralité génèrent de fortes dépenses énergétiques liées aux nombreux bâtiments publics, à l’éclairage des rues, aux véhicules nécessaires pour les services rendus à la population… » rappelle Christophe Bouillon. En moyenne, les dépenses d’énergie sont évaluées autour de 50 euros par habitant, ce qui représente environ 7 à 8% des dépenses de fonctionnement. Aujourd’hui, l’exposition au risque inflationiste sur les dépenses d’énergie est réel.
En réponse à l’inquiétude des élus, l’Etat a mis en place le « filet de sécurité » pour tenter de compenser partiellement l’augmentation de la dépense énergétique, mais aussi alimentaire ainsi que l’augmentation du point d’indice. « Selon nos calculs, un quart des petites villes seraient susceptibles de bénéficier de ce filet de sécurité à hauteur environ de 25 euros par habitant » précise Antoine Homé, maire de Wittenheim et 1er Vice-Président de l’Association des Petites Villes de France (APVF), rappelant toutefois que les collectivités locales sont confrontées à des marchés de l’énergie non régulés, dont les prix, notamment celui du gaz, ont connu des augmentations pouvant aller au-delà de 500%. Une situation susceptible d’altérer les équilibres financiers des petites villes du jour au lendemain.
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