Le projet d'aménagement du futur écoquartier Saint-Vincent-de-Paul, à Paris (14e), préfigure une modification profonde des manières de faire la ville. À l'heure des enjeux climatiques et de santé qui s'imposent, la gestion de l'eau y prend une dimension particulière.
Pour cette opération de réhabilitation, dont les travaux de construction ne devraient démarrer qu'en 2020, la ville de Paris mise sur une gestion vertueuse de la ressource en eau. Un schéma de gestion à l'échelle de l'opération d'aménagement, piloté par le cabinet APM, prévoit non seulement l'infiltration des eaux pluviales sur site, mais aussi la récupération et la réutilisation des eaux de pluie. « À Saint-Vincent-de Paul, la ville de Paris affiche des ambitions écologiques élevées. Ce site sera l'un des premiers terrains d'application du plan ParisPluie qui s'impose désormais à tous les acteurs publics et privés impliqués dans l'aménagement et la gestion de la ville », explique Thierry Maytraud, assistant à maîtrise d'ouvrage au cabinet APM sur les questions de gestion de l'eau. Ainsi, l'eau de pluie sera traitée in situ. Elle sera absorbée par le sol désimperméabilisé, par les toitures végétalisées, ou stockée dans des jardins de pluie et des noues aménagées dans l'espace public. D'où zéro rejet dans le réseau public afin de réduire au maximum le risque de saturation des égouts. Les bienfaits du système sont bien plus étendus puisqu'il permet aussi d'alimenter la végétation en eau. Or grâce au phénomène d'évapotranspiration, les espaces verts peuvent faire baisser la température jusqu'à 3 °C en période de fortes chaleurs, selon les experts. Si l'eau de pluie s'avère insuffisante, il est prévu, de solliciter le réseau d'eau brute non potable, utilisé dans Paris par les services de la voirie et des jardins. Il est évident que l'eau est appréhendée comme une véritable ressource dans ce projet. « Des études sont en cours pour une possible réutilisation de l'eau de pluie pour des usages spécifiques, tels que les sanitaires ou le nettoyage de locaux, au cas par cas », affirme Thierry Maytraud.
LE PLAN PARISPLUIE
En agissant sur la manière de gérer les eaux pluviales, le Plan ParisPluie devrait permettre, à terme, de ne plus rejeter systématiquement l'eau de pluie dans les égouts. Selon les zones de la capitale, la ville pourra infiltrer et réutiliser les pluies entre 4 et 16 mm. Les réseaux d'assainissement étant moins sollicités, la fréquence des déversements dans la Seine sera limitée aux événements exceptionnels et sa qualité sera améliorée.
À RETENIR
3,4 HA c'est l'étendue du projet d'aménagement.
1 000 piscines olympiques d'eaux polluées sont déversées chaque année dans la Seine.
-2 À -3 °C c'est la baisse de température gagnée localement grâce aux espaces végétalisés.
Sources : Mairie de Paris ; Paris Métropole Aménagement.
Blandine Klaas
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