Dossier Outre-mer : la dette de la région Réunion explose dangereusement

Dossier
12 janvier 2020

Dans un rapport sur les finances publiques locales, la Cour des comptes pointe du doigt l’explosion de la dette de la région Réunion. De 2015 à 2018, elle a bondi de 108 %. En cause : le coût exorbitant de la Nouvelle Route du littoral.

Coup de chaud à La Réunion. Dans un récent rapport, la Cour des comptes alerte la région sur l’explosion de sa dette qui augmenté de 108 % de 2015 à 2018, passant de 588 Ms à 1,2 Mds. En cause : le financement, à hauteur de 669 ms de la Nouvelle Route du littoral, pour un coût total de 1,8 Mds. Résultat : le déficit coûte désormais 1 390 s par habitant de cette île française de l’océan Indien. « L’encours de dette par habitant double sur la période, passant de 670 s en 2015 à 1 390 s en 2018 », écrit la Cour des comptes.

9,7 ANS POUR ABSORBER LA DETTE

« Pour absorber cette dette, il faudrait, tout en tenant compte de ses capacités financières et à supposer que La Réunion mobilise toute son épargne, 9,7 années », estime la Cour des comptes. Or, la loi de programmation des finances publiques autorise les collectivités à avoir, au maximum, neuf ans de remboursements des dettes.

LA RÉGION RÉUNION, MAUVAISE ÉLÈVE

En matière de gestion de la dette, la région figure ainsi parmi les plus mauvais élèves. Alors que la moyenne nationale se stabilisait en 2018 à une capacité d’endettement de 4,9 ans, avec 9,7 ans, la Réunion se situe loin devant les autres mauvais élèves que sont les Hautsde- France (6,4 ans), la Provence-Alpes- Côte d’Azur (6,4 années) ou encore les Pays de la Loire (5,9 années).

DES ALERTES EN 2015

Pourtant, en 2015, la Cour des comptes avait déjà émis des recommandations auprès de la région Réunion. Elle préconisait, à l’époque, « d’adapter son niveau d’endettement à ses charges », ou encore « de poursuivre sa réflexion en matière de transport et d’aménagement du territoire s’agissant des déplacements ». Le problème, c’est que ce taux risque d’empirer à la fin de l’année 2019, puisque selon les projections de la région elle-même, dans son document de présentation budgétaire, la collectivité prévoit une capacité de désendettement de 11,4 années, un taux qui s’éloigne davantage encore du ratio d’alerte de la loi. Ce seuil engage d’ailleurs la région et son président qui a signé un contrat de confiance de maîtrise des dépenses en juin 2018, qui prévoit notamment des « reprises financières sur la dotation globale de fonctionnement » en cas de non-respect des règles d’or fixées.

MOINS D’INVESTISSEMENT EN VUE

Mais, surtout, avec un endettement si élevé alors que dans le même temps le taux d’épargne baisse, passant de 99,62 Ms en 2017 à 81,43 Ms en 2018, la capacité d’investissement de la région risque de reculer encore. D’ailleurs, les magistrats de la Cour des comptes notent que les investissements ont diminué de 6,3 % entre 2015 et 2018, passant de plus de 630 Ms à 591 Ms en 2018, et même 570 Ms en 2019. De son côté, Didier Robert, président du conseil régional tente de rassurer les Réunionnais quant aux finances de l’île, comme lors d’une conférence de presse le 22 novembre dernier. Car, on le sait, le risque réel c’est bien la mise sous tutelle de la région Réunion.

Danièle Licata

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