DOSSIER ESPACES VERTS - Le végétal aide au développement durable

Dossier
08 février 2019

Les espaces végétalisés s'imposent peu à peu comme levier d'action pour adapter nos villes face au changement climatique. Les solutions fondées sur la nature démontrent leurs nombreux bienfaits en matière de biodiversité, d'atténuation des dérèglements climatiques, de gestion de l'eau ou comme rempart contre la pollution de l'air.

Il est évident que les espaces verts entrent dans cette fameuse séquence éviter-réduire-compenser qui vise à assurer une meilleure prise en compte de l'environnement dans les décisions publiques », affirme Catherine Muller la présidente de l'Union des entreprises du paysage (Unep). Ainsi, les végétaux, et tout particulièrement les arbres, agiraient comme des pièges à particules fines. Mais, surtout, ils rafraîchissent les espaces urbains en période de forte chaleur. « Dans nos villes en surchauffe, le végétal peut aider à faire baisser la température de 2 à 3 °C. Les arbres apportent de l'ombre, ils diminuent l'impact et la réverbération de la chaleur et des enrobés », reconnaît Catherine Muller. Ceci grâce au phénomène d'évapotranspiration des arbres. En effet, lors de la photosynthèse ou pour leur régulation thermique, les plantes transforment l'eau liquide en vapeur d'eau récupérant l'énergie solaire, ce qui engendre à leur endroit un refroidissement de l'air ambiant.

LES SOLS FILTRANTS PRÉSERVENT LE CYCLE DE L'EAU
Si les températures ont cette tendance à grimper en ville, c'est en partie dû aux matériaux choisis pour la construction, au manque de végétation et aux sols trop imperméabilisés. Un véritable fléau pour les centres urbains, dont nous subissons régulièrement les conséquences, à travers les inondations notamment. En parallèle des politiques encourageant la végétation, les villes doivent retrouver des sols vivants et filtrants, garants d'un cycle de l'eau préservé. « Le traitement du sol doit être reconsidéré afin de mettre un terme à l'imperméabilisation », insiste le président d'Hortis, Jean-Pierre Gueneau. « L'imperméabilisation des sols favorise les inondations, tandis que des sols végétalisés favorisent une infiltration à la parcelle. Il est même possible d'envisager la suppression du tout tuyau par une gestion intelligente des noues végétalisées », ajoute la présidente de l'Unep. En effet, le végétal assure une fonction technique très importante dans la régulation des eaux pluviales par des dispositifs d'infiltration et de stockage. Dans ce cas précis, les infrastructures vertes, le plus souvent des noues végétalisées ou des jardins de pluie, vont limiter les rejets des eaux vers les réseaux d'assainissement classiques et atténuer le risque d'inondation. De plus, l'évacuation naturelle permise par les sols végéta-lisés assure un approvisionnement régulier des nappes phréatiques en eau propres, selon une étude Altarès menée pour le compte de l'Unep.

FAVORISER LE RETOUR DE LA BIODIVERSITÉ
S'ils participent à l'esthétique de nos villes, les espaces verts remplissent aussi une fonction essentielle de conservation et de promotion de la biodiversité. Un rôle d'autant plus fondamental que les villes sont par nature défavorables au développement d'une faune et d'une flore denses et diversifiées. « L'artificialisation des sols constitue une forte pression sur la biodiversité en détruisant les milieux naturels et les espèces qui y vivent. En fragmentant le territoire, elle favorise le morcellement et le cloisonnement des milieux, affectant ainsi de nombreuses espèces », indique le Commissariat général au développement durable dans son rapport 2018 sur la biodiversité. La mise en place d'aires protégées, à la fois refuges pour les espèces animales et réserves végétales, a montré son efficacité pour maintenir la flore et la faune dans les espaces urbanisés. C'est ainsi que la municipalité de Rennes (35) a lancé, en 2017, l'aménagement des Prairies Saint-Martin, un vaste espace naturel aux multiples fonctions en plein coeur de ville: 30 hectares de verdure qui constitueront un îlot de fraîcheur et de biodiversité, où les Rennais pourront flâner et se divertir. L'enjeu étant de restaurer des milieux naturels tout en contribuant à réduire les risques d'inondation en ville en améliorant le champ d'expansion des crues.

À RETENIR
24 % des Français jugent l'érosion de la biodiversité préoccupante.
2,1MD€ ont été consacrés à la préservation de la biodiversité en 2015.
Sources: NewCorp conseil, Commissariat général au développement durable.

Blandine Klaas

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Question :
Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
Non, il est élu OPJ sur sa commune.
Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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