L’économie française est à l’arrêt depuis le début du confinement. Si la situation inédite de la crise rend difficile l’élaboration d’un scénario de reprise fiable, les injections massives de liquidités dans l’économie devraient permettre d’éviter des dépôts de bilan en cascade et un chômage de masse. Du moins c’est le pari du gouvernement.
En quelques jours, la France a plongé dans une crise économique inédite. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, parle « de la pire année de récession depuis la Seconde Guerre mondiale ». Comme pour lui faire écho, tout au long des 55 jours de confinement, les études économiques se sont succédé plus inquiétantes les unes que les autres. « Selon les informations disponibles au 23 avril 2020, l’activité économique française aurait diminué de l’ordre de 35 %. Dans les seules branches marchandes, hors loyers, la perte d’activité économique serait de presque 50% », écrit l’Insee dans sa note de conjoncture. « Alors que dans l’industrie, la chute de l’activité atteint 39%, quasiment autant dans les services marchands (-38 %) et que la construction s’effondre littéralement (- 79 %), Emmanuel Macron veut minimiser l’impact ‘quoi qu’il en coûte’ et maintenir sous oxygène les entreprises à l’arrêt pour éviter les défaillances en chaine », décrypte Karl Toussaint du Wast, cofondateur de Net investissement. Et le gouverne- ment ne regarde pas à la dépense. Jusqu’à 300 milliards d’euros de prêts aux entreprises mises à mal par les conséquences du confinement. Et après ? « La relance économique sera verte ou ne sera pas », a réaffirmé Bruno le Maire. Alors que le gouvernement présentera son plan de relance de l’économie en septembre prochain, le tourisme, l’automobile et l’aéronautique sont d’ores et déjà classés prioritaires pour bénéficier d’aides et d’accompagnement spécifiques jusqu’à la sortie de crise. « En parallèle, de nombreux dispositifs de soutien à la demande devraient être annoncés pour retrouver, voire dépasser le niveau d’avant crise », promet le ministre. Reste que ces injections massives d’argent liquide dans l’économie vont creuser inévitablement les déficits publics et alourdir la dette de l’État qui dépasse désormais 100% du PIB, mais également celle des entreprises qui atteint 70% du PIB. Comme un boulet au pied, ces niveaux de dettes publique et privée risquent de freiner l’accélération. Sauf à croire en une reprise en V... comme après un ouragan.
Danièle Licata
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