DOSSIER AGRICULTURE - PRODUITS LOCAUX, LA FILIÈRE S’ORGANISE

Dossier
07 juin 2019

L’agriculture locale doit se diversifier pour subsister. Parmi les pistes envisagées, la restauration collective. Et pour cause, les produits locaux et biologiques sont de plus en plus plébiscités par les collectivités.

Approvisionner 100 % des cantines des lycées franciliens avec des produits locaux d’ici 2024, c’est le souhait de la région qui entend redonner à l’alimentation produite en Île-de- France la place qu’elle mérite. « Développer des marchés locaux de proximité est un vecteur de développement économique. C’est aussi une manière de ramener de la valeur ajoutée dans les fermes agricoles franciliennes, de renforcer le lien agri-urbain, à l’heure où les urbains sont éloignés des productions de leur territoire », estime Élise Simon, chef de service Économie filières à la chambre d’agriculture de région Île-de-France. Aujourd’hui, une organisation se met en place, en lien avec la région Île-de-France, les départements et les intercommunalités pour structurer des plates-formes physiques de collecte et de regroupement de la production agricole locale, afin de faciliter la logistique et la mise en marché vers la restauration collective, mais également vers des grossistes et des acteurs de filières privées qui souhaitent augmenter la part de production locale dans leur offre.
Déjà, pour répondre à une forte demande des collectivités en produits biologiques locaux, notamment liée à des expérimentations dans des lycées franciliens et des écoles de la ville de Paris, la filière biologique Île-de-France s’est structurée avec le Groupement des agriculteurs biologiques d’Île-de- France, qui a développé des outils économiques collectifs afin de favoriser les produits bio locaux dans la restauration collective. C’est ainsi que sont nés les Fermes bio d’Île-de-France, le Club Pain Bio d’Île-de-France et la première légumerie bio d’Île-de-France, pour traiter des produits agricoles bruts et les transformer en « prêts à consommer ». Dans son pacte agricole 2018-2022, la région prévoit le triplement en cinq ans des surfaces cultivées en agriculture biologique, pour atteindre 25 %, soit 45000 hectares en 2022.

UN PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT
Pour Élise Simon, « le contrat est un outil indispensable ». La contractualisation pluriannuelle permet, en effet, de donner une visibilité au producteur qui investit dans une nouvelle production. Quant à la collectivité qui contracte des marchés sur le long terme, elle lui garantit un débouché pérenne. Toutefois, les chiffres existants sur la demande démontrent que le marché de la restauration collective scolaire des communes ne permet pas à lui seul de structurer une filière locale. « Le volume que représentent les collectivités publiques est très faible, proportionnellement au potentiel de production francilien. Un exemple: sur le département de Seine-et-Marne, ce sont 150 hectares seulement de fruits et légumes sur une surface agricole de près de 300000 hectares qui sont nécessaires pour approvisionner les collèges et les lycées. Sans compter que les cantines scolaires ne fonctionnent que six mois de l’année avec des temps de pause pendant les vacances, et ce au moment où la production est la plus forte. » En définitive, si la demande des collectivités est un levier nécessaire pour accompagner la restructuration de l’agriculture francilienne, elle est loin d’être suffisante et ne peut à elle seule per- mettre la mutation de la filière.

Blandine Klaas

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Un maire, donc OPJ, peut-il l’être en dehors de sa commune ?
Réponses :
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Tous les pouvoirs du Maire en tant que représentant de l'Etat ne lui sont octroyés que sur son territoire.
Non uniquement dans la commune où il est élu maire.

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