Alors qu’elle a perdu 30 % de ses exploitations sur les quatre dernières décennies, la première région céréalière de France peine à gagner en rentabilité. Mais grâce au soutien du Conseil régional, le secteur agricole a entamé sa transformation pour répondre aux plus près aux nouveaux enjeux économiques et environnementaux.
Avec 569000 hectares, soit la moitié de son territoire couvert de terres agricoles, 5 000 exploitations, dont 300 fermes bio, et 12 000 emplois directs, l’Île-de-France est une région, certes, très urbanisée, mais dont les terres fertiles dominées par la culture céréalière ont fait sa renommée et lui ont valu le surnom de « Grenier de la France ». On y cultive principalement du blé tendre (40 % de la surface cultivée), de l’orge, du colza, de la betterave sucrière et du maïs, tandis que les productions de maraîchage, d’arboriculture et d’horticulture ne représentent que 10 % des exploitations. Cette agriculture autrefois prospère est désormais menacée. La région a perdu environ un tiers de ses exploitations agricoles entre 1988 et 2010. La rentabilité n’est plus au rendez-vous, mise à mal par la réforme de la politique agricole commune. Face aux nouveaux enjeux économiques et environnementaux, le secteur agricole doit se réinventer et dispose pour cela d’un atout de taille: la proximité de 12 millions de consommateurs.« La chambre d’agriculture et ses partenaires travaillent à diversifier les exploitations céréalières vers notamment des cultures de plein champ, pour répondre à la demande de la restauration collective. D’autres pistes existent avec la production de matériaux biosourcés qui ont en Île-de-France un avenir prometteur », estime Élise Simon, chef de service Économie filières à la chambre d’agriculture de région Île-de-France.
De son côté, la région investira 30 M€ chaque année jusqu’en 2022 pour la mutation du secteur avec pour objectif le triplement en cinq ans des surfaces cultivées en agriculture biologique, l’installation de 200 nouveaux agriculteurs par an, l’augmentation de la part des exploitations diversifiées de 10 à 25 % d’ici 2022 et l’accroissement de 10 à 15 % du nombre d’exploitations élevant des animaux. En parallèle, une enveloppe de 200000 € sous forme d’appels à projets sera ouverte aux collectivités souhaitant développer des projets d’agriculture urbaine. Un concept en vogue qui ne représente qu’une part symbolique de la production régionale, mais contribue à rapprocher les citadins des producteurs.
Blandine Klaas
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